L'exposition du Musée Regards de Provence célèbre Raphaël Ponson (1835-1904), l’une des figures majeures de l’École de Marseille. Élève de Loubon, il bénéficia d’une solide formation académique et s’initia à la pratique de la peinture en plein-air et l’art de construire des paysages dans le respect du ton local.
Nourri de son amour pour la Méditerranée, sous ses pinceaux jaillirent de nombreuses vues du port de Marseille, de Martigues, de Cassis et de Nice.
Ponson fut considéré en peinture comme l’inventeur des calanques. Au cours de sa carrière, il a arpenté les chemins de terre et posé son chevalet dans la plupart des calanques marseillaises qui nous font encore rêver : En-Vau, Sormiou, Morgiou… Il a su
sublimer la nature vivante et vibrante et capter la splendeur de la lumière, recréant dans ses toiles leurs falaises calcaires et leurs anses où les vagues viennent mourir.
Douceur des journées bénies
Ces tableaux répondent à la demande d’une clientèle de marcheurs désireux de posséder en image les lieux dont ils ont découvert l’âpre beauté. En 1872, le critique d’art Marius Chaumelin, reconnaît à la peinture de Ponson ce rôle de mémento des lieux pittoresques et des jours heureux. Évoquant une côte qui « présente les falaises les plus abruptes, les calanques les plus solitaires, les ravins les plus profonds, les roches les plus colorées et les plus bizarrement dentelées qu’on puisse rêver ». Il remercie le peintre d’avoir ravivé l’impression des « journées bénies » qu’il a « passées au beau temps de sa jeunesse au milieu de cette nature sauvage ».
Subsistent des émanations du goût romantique pour le « sublime » — le paysage est alors laissé à sa nudité minérale ou hanté par un vol effaré de mouettes — ; plus souvent ce « sublime » est tempéré par le « typique », c’est-à-dire par des scènes de genre, des personnages de pêcheurs venant ancrer l’étrangeté de la nature dans la rassurante pérennité des activités humaines. Mais ces ingrédients ne suffisent pas à définir l’art de Ponson. Si chez lui une voile vient animer l’horizon marin, c’est aussi pour aviver le bleu d’une touche blanche et si falaises, criques et rocs sont ses lieux d’élection, c’est que leurs découpes aux arêtes vives structurent la vue, mettent en évidence la profondeur et siéent à un peintre de la brosse et du couteau autant que du pinceau : aux premiers plans de rochers reviennent les touches les plus drues, aux ciels une facture délicate et lisse, aux eaux calmes et souvent étrangement vertes de subtils effets de transparence.
L’art de la lumière
Certes la nécessité de vivre de sa peinture en livrant aux amateurs des variantes d’œuvres qui, dans les Salons, ont connu le succès explique une production surabondante. L’essentiel reste cependant son art de la lumière. Ponson excelle dans les temps couverts qui la filtrent autant que dans l’intense réverbération des roches que rend un éclaboussement de touches, dans les vues au ras de l’eau qui s’étale en calmes replis ou scintille d’écume, fraîches lumières matinales, pleins soleils de midi ou crépuscules miroitants. Mer et soleil jouant de concert, voilà qui nous attire bien plus que la nostalgie de sites que le peintre semble ressusciter pour nous.
Cette exposition est soutenue par la Société Marseillaise du Tunnel Prado Carénage, mécène bâtisseur du musée.
Le Musée est ouvert du mardi au dimanche, de 10h à 18h.
Tarif normal 2 expositions : 6,50 € – Tarifs réduits : 5,50 € – 4,70 € – 2 € – Gratuit pour le Pass Musées (à partir du 19/09/16).
• Visite commentée gratuite, hors groupes, sur réservation le samedi à 10h30 : tarif d’entrée uniquement (6 à 25 personnes maximum)
• Visites commentées pour les groupes sur réservation du lundi au samedi : tarif d’entrée + 6 € / personne (6 à 30 personnes max.)
• Visites commentées, hors groupes, sur réservation : mardi et samedi à 15h : tarif d’entrée + 6 € / personne (6 à 30 personnes max.).