PALAIS DES ARTS
DU 13 FÉVRIER AU 3 MAI 2009
En écho au climat morose qui règne dans notre société et n’épargne pas le milieu de l’art contemporain, la Fondation Regards de Provence - Reflets de Méditerranée - met à l’honneur le thème de « L’humour et la Dérision », au travers de 130 dessins, installations, peintures, photographies et productions visuelles et sonores, dans les salons du Palais des Arts, à Marseille.
La Fondation Regards de Provence propose un voyage poétique, humoristique, parfois surréaliste, où se juxtaposent 16 artistes français, espagnols et néerlandais du XXème siècle, dont leurs œuvres sont prenantes – à la fois fortes et détonantes.
Cet évènement original laisse libre cours à l’imagination, à l’esprit loufoque et à la magie burlesque des artistes et incite à la bonne humeur.
Cette exposition est un mélange d’esthétiques réalistes et surréalistes, poétiques et utopiques, gaies et humoristiques, errant de la caricature au dessin burlesque, de la photographie et vidéo à la peinture, le seul liant étant le sourire. L’humour dans l’art contemporain joue sur tous les registres et demeure l’argument de ces artistes vis-à-vis de la société, des idéologies, des stéréotypes et des utopies. La photographie permet de capter sans le vouloir des images amusantes, incongrues prises sur le vif. La technologie permet à d’autres de faire des montages où se mêlent l’artiste et un décor fictif. D’autres encore, créent des œuvres oniriques et absurdes, dans lesquelles sont conçues des mises en scènes métaphoriques.
Pilar Albajar et Antonio Altarriba, Jean Bellissen, Roger Blachon, Dominique Carrié, Jeane Derome, Bernard de Tournadre, Albert Dubout, Joan Fontcuberta, Gilbert Garcin, Teun Hocks, René Maltête, Christian Ramade, Philippe Ramette, Olivier Rebufa, Ben Vautier, Michel Zevort constituent cette palette d’artistes humanistes.
Entre humour et légèreté, métaphysique et dérision, théâtralité et onirisme, le travail questionne avec distance la société, le monde, s’interroge sur la difficulté à donner un sens à l’existence humaine. Certaines œuvres révèlent les préoccupations intellectuelles des artistes, elles bâtissent des jeux de mots (Ben), des magies parodiques (Garcin), des comiques de gestes (Dubout, Blachon, Ramette), des comiques de mœurs (Fontcuberta), des comiques de situations (Maltete, de Tournadre, Rebufa), des comiques de caractère (Zevort), ou des comiques de répétition (Ramade). Cette mosaïque d’humour et de dérision est optimiste et emblématique de l’esprit cocasse qui régit les œuvres de ces artistes.
Ces images véhiculent une comédie sérieuse ou légère ; elles nous distraient, elles nous font aussi réfléchir, et si les situations figurées sont irréelles elles sont toujours également quelque peu emblématiques de notre condition d’homme. Elles ne cherchent qu’à réveiller l’intelligence, l’interrogation, l’introspection. Cette ambivalence multipliée touche souvent intimement les spectateurs car ils y trouvent toujours de quelque façon un écho à leurs préoccupations.